Pièges et astuces orthographiques

L’orthographe : les pièges à connaître n° 5.

Des conjugaisons dangereuses

Vous avez été quelques-uns à m’interroger sur la terminaison des verbes conjugués, qui pose parfois quelques problèmes.

Allons-y doucement : le présent, vous vous souvenez ? e, es, e, ons, ez, ent.

Attention, difficulté rencontrée ici ou là : distinguer le nom du verbe !

Sinon : bim !

Le travail. Nom commun.

Je travaille. Verbe conjugué.

Le conditionnel

Mais les plus grandes difficultés se rencontrent avec d’autres temps que le présent. Faut-il écrire je prendrai ou je prendrais ?

Ben ça dépend. Au futur, pas de « s ». Au conditionnel, un « s ».

Le futur, c’est ce qui va se passer plus tard. Demain, je prendrai mon parapluie.

Le conditionnel, c’est ce qui se passerait peut-être si telle condition était remplie : s’il pleuvait, je prendrais mon parapluie.

Attention au piège des tournures alambiquées. Le conditionnel commence souvent par « si ». Mais le « si » peut tout de même engendrer le futur : s’il fait beau, j’irai me promener (futur). S’il faisait beau, j’irais me promener (conditionnel). Dans le premier cas le si est suivi d’un présent (il fait), dans le deuxième cas, il est suivi de l’imparfait (il faisait). Eh, oui, l’orthographe est porteuse de sens…

Le subjonctif

Autre difficulté fréquemment rencontrée, le subjonctif. Ai ou aie, rions ou riions ?

Avec faire ou savoir, par exemple, c’est facile, le subjonctif s’entend : il faut que je sache (et non il faut que je sais… – bon sauf dans la langue ch’ti –). Mais avec avoir, par exemple ? Bien que j’aie reçu sa lettre (et non bien que j’ai reçu sa lettre).

Notez que après « bien que », « quoique », « pour que », « jusqu’à ce que », « afin que », le verbe est toujours au subjonctif. Bien que je sourie, que tu souries, qu’il sourie, que nous souriions, que vous souriiez, qu’ils sourient.

À bien distinguer du présent de l’indicatif : je souris, tu souris, il sourit, nous sourions, vous souriez, il sourient.

Certains d’entre vous me disent : « mais à quoi ça sert ? », déjà découragés par l’effort qu’ils entrevoient devoir fournir. Notre langue est subtile et permet d’exprimer des idées, des sentiments, de manière précise. Le subjonctif est un mode du verbe qui permet d’exprimer le doute, l’éventualité, la volonté, le sentiment, ou qui caractérise certaines subordonnées. Tu viens (présent de l’indicatif qui exprime un état de fait, une action qui se déroule), c’est autre chose que « j’aimerais que tu viennes ».

Allez, un peu de courage. Si vous avez un doute, remplacez votre verbe où « ça ne s’entend pas » : « il faut que je ris ou que je rie ? » par un verbe où « ça s’entend » : « il faut que je fasse (et non que je fais) ». On entend le subjonctif. Donc « que je rie ».

Même pas mal !

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