Dis, c’est quoi la poésie ?

Vers, vert, verre

La poésie, ça s’écrit en vers. En vers, pas en vert. Enfin, on peut l’écrire de la couleur qu’on veut pourvu que ce soit des vers de poésie. Écoute, si je te dis : « Non-ce-n’é-tait-pas-le-ra-deau », tu entends ? ça fait huit syllabes, un octosyllabe, huit pieds, on appelle ça des pieds.

« De-la-mé-du-se-ce-ba-teau », huit pieds ! Tu vois, ce sont des vers à pied ! Enfin, pas des verres, des vers de poésie. Parce que ce qui est important dans les vers, c’est ce qu’on met dedans comme les rimes.

Pauvre ou riche

Les rimes ! les sons qu’on entend à la fin de chaque vers et qui se répètent, d’un vers à l’autre. Ici, on entend le son « o ». Et quand un son rime, on dit que la rime est pauvre.

Mais s’il y a deux sons qui riment, comme ici « d-o » avec « t-o »…Ah oui, le « d » et le « t » sont équivalents parce qu’ils se ressemblent quand on les prononce. C’est comme « z » avec « s » ou « ch » avec « j » ou « f » avec « v »; bref quand deux sons riment, on dit que la rime est suffisante. Ça veut dire qu’on a bon, qu’on a la moyenne si tu préfères.

Et s’il y a plus de deux sons qui riment, comme ici : « a-d-o » et « a-t-o », on dit que la rime est riche parce que c’est plus difficile à trouver. Tu vois, désormais tu pourras écouter les chansons que tu entends ici ou là et tu te demanderas si les rimes sont pauvres, riches ou suffisantes et tu te feras déjà une idée de la qualité du texte.

Amour, toujours !

Mais on peux aussi considérer les mots qui portent la rime et les faire se parler l’un l’autre. Ici, tu vois, le radeau c’est une sorte de bateau. Il y a comme ça des rimes célèbres. Par exemple « amour » et « toujours ». Amour et toujours, ça peut faire sens parfois… Enfin je sais pas trop, en fait…

Mais en tous cas, c’est un cliché ! Un cliché, c’est une figure de style qu’on a tellement rencontrée souvent qu’elle en est devenue lourde, détestable. Mais tu sais, Brassens n’emploie pas de clichés, lui. Lui, il fera rimer par exemple « fesses » avec « confesse » ! Et ça, ce n’est pas un cliché ! Mais bon, on en reparlera un peu plus tard, quand tu seras grand. Ça suffit pour aujourd’hui. Allez, bonne nuit.