Une nouvelle orthographe ?
Ça devrait vous interpeller ou vous interpeler. Car désormais nous avons le choix de l’orthographe pour une série de mots. Des simplifications ? Vous en jugerez en cliquant sur www.orthographe-recommandee.info par exemple.
Je reconnais que « évènement » est plus cohérent que « événement », que « règlementaire » est plus logique que « réglementaire ».
Mais je continue à préférer « un compte-gouttes« car il compte les gouttes plutôt que « un compte-goutte » et je n’écrirai pas « des après-midis« comme c’est dorénavant recommandé.
De même, s’il était curieux, il faut bien le reconnaître — ou le reconnaitre — d’écrire « portefeuille » mais « porte–monnaie », j’aurai du mal à me faire à « portemonnaie ».
Des simplifications ?
Par contre on perd la logique si on se met à écrire « vingt–et–un », car les traits d’union, les biens nommés, font office de liaisons, tout comme le « et ». Je continuerai donc d’écrire « vingt–trois » (avec un trait d’union car il n’y a pas de « et ») et « vingt et un » (sans traits d’union puisqu’il y a un « et »). Logique, quand tu nous tiens !
Mais je me battrai pour conserver les difficultés de l’accord du participe passé, fleuron de notre langue, Tour Eiffel de notre orthographe, parcours de nos combattants-écrivains qui nous oblige au courage, nous maintient en bonne santé de l’esprit, nous contraint à traquer le complément d’objet direct ou indirect…
Ainsi, « je les ai laissés partir » impliquait un « s » à « laissés » car le sujet de partir, « les », (qui est-ce qui ?) était également complément d’objet direct de « laissés », (j’ai laissé qui ou quoi ?), et comme il est placé avant, on accordait. Vous suivez ou je vous laisse partir ? Vous pourrez désormais vous abstenir de réfléchir puisqu’on n’accorde plus rien avec « laisser ».
Ou alors on continue puisque les deux orthographes sont acceptées.
Ognon, assoir, imbécilité…
Pleurons avec l’« ognon », sur le désormais unique « cuisseau » (désolé, monsieur Mérimée) ou sur « assoir, exéma et autre imbécilité ».
Mais réjouissons-nous, il reste de nombreux pièges et ils n’ont pas osé toucher à l’imparfait du subjonctif. Comme le dit François Mougenot dans son spectacle « Ma grammaire fait du vélo » :
« C’eût été dommage que nous nous privassions d’un si bel usage, que nous nous abstinssions d’une telle merveille et que je feignisse de l’ignorer, de peur qu’oreilles ne s’en choquassent, fronts ne se fronçassent, visages ne grimaçassent, bref, de crainte que vous ne vous en effarouchassiez. »
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