Les gens sont vraiment bizarres…
Jusqu’au XVIe siècle encore on parlait de « la gent » issu du latin « gens » (génitif « gentis »). « Gens » fut donc d’abord féminin. Puis avec le temps et la prééminence de l’idée de l’homme, ce mot est devenu masculin. Il aurait donc véritablement changé de genre.
Mais est-ce bien si sûr ? Quid aujourd’hui du genre des gens sur le plan orthographique ?
Voici donc la règle ou plutôt les règles et leurs exceptions. Accrochez-vous et amusez-vous, cela relève véritablement de l’extravagance, du cocasse.
Placé devant…
Quand un adjectif est placé juste devant le mot « gens », on est dans le féminin : les bonnes gens, les petites gens…
Placé ailleurs…
Quant un adjectif est placé ailleurs, on est dans le masculin : ces gens sont méfiants…
Et si on réunit les deux cas ?
Bonne question ! Et bienvenue dans le monde de l’insolite : chacune de ces propriétés demeure. « Gens » peut donc être masculin et féminin dans la même phrase. On écrira : ces bonnes gens sont méfiants…
Les exceptions :
Si « gens » est complété par un nom de profession ou de qualité – gens de robe, gens de lettres, gens de loi, etc. – tout est masculin : de vieux gens de lettres, de pieux gens d’église…
Les mots « tous » et « quels » restent masculins sauf s’ils sont suivis d’un adjectif n’ayant pas la même forme au masculin et au féminin :
Tous les gens iront là-bas.
Toutes ces importantes gens iront là-bas.
Quels honnêtes gens.
Quelles heureuses gens.
Étonnant, non ?